Brésil 2014, terre d’affrontements et d’espérances.

 

Le Brésil terre de rêves pour les amateurs de football, semble être une terre de misère pour quelques corporations de travailleurs  et de jeunes en proie à de réelles difficultés économiques et sociales, à une inflation constante qu’ils jugent comme de la corruption active.

A n’en point douter le mondial  représente une tribune médiatique permettant à des indignés de faire valoir d’abord leurs conditions de vie déplorables avant d’exprimer leurs revendications à un monde meilleur. Pour eux aussi le ballon devrait tourner plus rond… ainsi des affrontements jaillirait  alors l’espérance ?

Comment pourrions-nous leur en vouloir et comment pourrions-nous même les dédaigner en leur demandant de remettre à demain (après la coupe du monde par exemple) leurs cris de détresse ?

Nous ne pouvons espérer que leurs revendications si elles s’avèrent légitimes trouvent un écho favorable auprès de leurs dirigeants politiques, qui jusqu’à lors ont montré une  surdité patente en même temps qu’une grande générosité les amenant à engager 11 milliards d’euros dans une coupe du monde qui n’aura jamais été aussi coûteuse.

 

Donc, à l’heure où les footballeurs vont s’échauffer pour s’opposer il faut souhaiter que les esprits de la rue se calment,  que la passion de ce sport planétaire qu’est le football reprenne le dessus, et qu’un déchaînement d’émotions positives déclenchées par le jeu soulagera tout un peuple dont une partie est en grande souffrance. Le football peut  contribuer à panser les plaies sociales, et économiques… le temps d’un instant celui de l’ivresse d’être champion par exemple comme la France en 1998, ou encore comme le Brésil en 1958, 1962,  1970, 1994 et 2002 !

 

Dans nos têtes revient alors le souvenir glorieux de la finale du sacre français contre une seleçao en pleine déroute, soldée par un magistral cocorico de 3 à 0 !!!

 

Mais aussitôt nous revient aussi la mascarade de football d’une équipe faisant la grève de l’entraînement, préférant rester dans le bus de Knysna (qui a depuis été détruit à la casse, comme s’il y était pour quelque chose !?). Les fauteurs de trouble n’étaient alors pas dans la rue mais bien dans le bus, et dans la sélection française. Quelle honte avons nous ressenti ce jour-là ! D’ailleurs le spectre de cette coupe du monde bâclée,  par notre sélection révoltante plane encore quelque part dans le ciel du football français, et que quelques défaites auraient vite fait de réactiver. N’oublions pas qu’avant l’Ukraine, beaucoup moins nombreux étaient ceux qui pensaient que nous irions au Brésil, que ceux qui espèrent aujourd’hui que nous allons briller d’une deuxième étoile.

Nous étions encore à deux doigts en France de tout remettre en question, y compris le sélectionneur, sa méthode, ses choix… Bref, de nouveaux affrontements dans le football français se préparaient. N’était-ce pas déjà le cas pour Aimé Jacquet avant qu’il ne nous conduise au titre ? Mais la qualification contre l’Ukraine a mis en sommeil les détracteurs. Le dernier match de préparation contre la Jamaïque les a littéralement enfumés.

 

Alors il est vrai qu’aujourd’hui : nous pouvons être fiers d’avoir retrouvé un groupe France plus qu’une équipe, une équipe plus qu’une somme d’individualités, une envie de jouer au lieu d’une grève de l’entraînement, un désir de gagner et de porter au firmament les couleurs de la Nation.

La force collective et le désir de construire ensemble sont des valeurs  retrouvées et indispensables aux performances individuelles. Le football n’est surement pas l’inverse de cela.

On peut donc déjà adresser un grand Merci à D. Deschamps, G. Stéphan et tout le staff d’avoir réussi l’osmose d’un groupe reconstruit sur des bases saines, montrant des valeurs de solidarité et de respect du jeu mais aussi des supporters, des amateurs de football, des bénévoles qui eux se dépensent sans compter leur amour pour ce sport. La nation le ressent et cela contribue à la réconcilier avec son équipe de France.  Sans avoir déjà remporté le titre mondial au Brésil le football a presque déjà réunifié le pays là où la politique échoue systématiquement !

 

Ainsi, notre sélection va bientôt débuter dans ce tournoi mondial, contre le Honduras, puis viendra la Suisse, et enfin l’Equateur pour clore ce 1er tour. Nous souhaitons la voir finir première ou même deuxième de ce groupe. Nous espérons qu’elle nous emmène le plus loin possible dans cette compétition. Même si le groupe est jeune,  même sans autant de joueurs d’expérience que certains adversaires, je crois en son enthousiasme, son altruisme, sa détermination à prouver sa valeur. Je crois en ses valeurs retrouvées.

Je pense qu’il faut donner de l’ambition à la jeunesse. Il faut la convaincre qu’elle peut réussir parce qu’elle en a l’esprit et les compétences. On doit responsabiliser nos joueurs pour l’avenir  qui les attend en les confrontant à la réalité du plus haut niveau.                 La convaincre sans toutefois la bercer d’illusions ! C’est cela l’accès à l’autonomie, et cela peut demander du temps. C’est la raison pour laquelle, je me dis que si nous ne parvenons pas à nous hisser sur le toit du monde cette fois-ci, je suis largement confiant en la possibilité des Varane, Pogba, Griezman, et consorts… de nous sacrer champions d’Europe en 2016, en France.

C’est donc plein d’optimisme envers l’avenir du football français que j’écris ces quelques lignes qui ont surtout pour but de souhaiter bonne chance à la délégation française, et surtout à notre équipe nationale pour ce Mondial.

 

 

            Bonne chance et bel avenir de la part des passionnés de football du Var que sont les éducateurs amicalistes !

 

 

 

 

 

                                                    Toulon, le 12 juin 2014

 

 

 

Jean-Paul Péron,

Président de l’Amicale des Educateurs de football du Var.